Deux fois par semaine, le LAEP ouvre ses portes au café des pratiques : des enfants de moins de 6 ans avec leur adulte référent y sont accueillis pour un moment libre par deux animatrices formées à l’écoute bienveillante et sans jugement.
Les pratiques sont alors un soutien à l’échange. La diversité des supports utilisés permet de nourrir les interactions entre les différents participants.
En gardant toujours en tête que le public doit rester acteur de ce temps de rencontres et que c’est à lui d’être force de proposition quant à la médiation utilisée (peinture, jeux de construction, de société, lecture, musique…).
D’une semaine à l’autre, les accueillantes trouvent qu’une routine s’est installée.
Nécessaire, enrichissante certes, car sécurisante pour les familles, mais conduisant à introduire et à maintenir certaines généralités dans les échanges au sein du groupe.
Comment ouvrir un nouveau champ d’expérience pour renouveler une dynamique d’échanges ?
Nous avons décidé de poser sur la table basse des pratiques des rouleaux de scotch de toutes sortes, des ciseaux, des feuilles.
Les familles peuvent aller librement chercher dans des boites présentes sur des étagères à proximité le matériel qui leur convient.
Avant même que la table ne se remplisse de craies grasses, palettes de peinture et autres outils scripteurs, les enfants se sont saisis des rouleaux.
Avec nos encouragements et l’aide des parents, voilà ce qu’il s’est passé :
Certains ont dessiné avec le scotch. D’autres l’ont découpé en tout petits morceaux et en ont fait des gommettes. Ces dernières furent récupérées par des enfants malins et utilisées pour composer des dessins.
À ces nouveaux gestes se conjuguent de nouveaux mots.
Un enfant a eu l’idée de sortir de l’espace de la feuille. Il s’est mis à découper la feuille, en a fait des morceaux, qu’il a choisi de rassembler et de recoller avec le scotch, créant ainsi un nouvel espace plastique.
Par cet acte, il a invité chacun à sortir d’un espace restreint et à explorer de nouvelles limites.
Ces propositions visuelles engendrent de nouvelles postures corporelles, ouvrant ainsi un nouvel horizon au langage.